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    Agrile du frêne

    Qu'est-ce que l'agrile du frêne?

    L’infestation de l’agrile du frêne constitue une problématique majeure en Amérique du Nord. Originaire d’Asie, l’agrile du frêne (Agrilus planipennis) a été détecté pour la première fois au Canada en 2002. Cet insecte ravageur s’attaque à toutes les essences de frêne, leur occasionnant des dommages irréversibles. L’agrile peut décimer un arbre en santé en moins de trois ans. Jusqu’à maintenant, il a causé la perte de millions de frênes, plus particulièrement dans le sud-ouest de l’Ontario, le Michigan et les États avoisinants. Cette situation engendre de graves répercussions sur le plan économique et sur la qualité de notre environnement.

    L’agrile du frêne se reconnaît par sa couleur verte bleu métallique, semblable à celle d’une émeraude, d’où son nom anglais «Emerald ash borer». Deux autres caractéristiques de l’agrile sont sa longueur qui varie entre 7,5 et 15 mm ainsi que sa forme allongée.

    Sa propagation

    L’insecte ne pouvant voler que sur quelques kilomètres, la dissémination naturelle de l’agrile du frêne est assez lente. C’est l’intervention humaine qui accélère dramatiquement le processus. En effet, l’agrile se propage principalement par le transport de produits forestiers du frêne tels que les billes, les branches, les copeaux de bois (supérieur à 1 pouce ou 2,5 cm) ou d’écorce, le bois de chauffage de toutes les essences, le matériel de pépinière, etc. Cette propagation se fait très rapidement, de là l’importance de réglementer ces activités. 

    La réglementation

    Depuis le 1er avril 2014, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), autorité compétente en ce domaine, a adopté une nouvelle réglementation pour la gestion de cet insecte ravageur. L’ensemble du territoire de la MRC de L’Assomption fait dorénavant partie de la vaste zone réglementée décrétée par l’Agence.

    Un territoire réglementé implique une interdiction de sortir certains articles de cette zone, à moins d’avoir obtenu une autorisation préalable de l’Agence gouvernementale (certificat de circulation de l’ACIA) ou encore, d’avoir adopté des moyens spécifiques tel que le prétraitement. Toutefois, les produits du frêne peuvent circuler librement à l’intérieur d’une région réglementée.

    Pour consulter la carte des zones réglementées, consulter le site de l’ACIA.

    Les conséquences environnementales et économiques

    Le frêne est une essence d’arbre très répandue au Québec, particulièrement en milieu urbain. Sa capacité à résister à la pollution, aux sels de déglaçage et aux blessures résultant de divers chocs, ainsi que son faible réseau racinaire, compatible avec les infrastructures urbaines et les canalisations, en avait fait une essence populaire auprès des paysagistes. Sa popularité était telle, qu’il n’est pas rare, pour plusieurs villes du Québec, que cet arbre soit la plus commune des essences plantées. Les conséquences de l’agrile du frêne n’en sont que décuplées. En effet, le taux de survie des frênes dans les régions infestées par l’agrile est de 1/1000 lorsqu’aucune mesure n’est mise en place. C’est donc dire que tous ces arbres, sauf quelques rares exceptions, risquent de mourir, avec des conséquences dramatiques non seulement sur la qualité du paysage, mais aussi sur l’environnement et l’économie.

    En effet, la présence d’arbres contribue de plusieurs façons à la qualité de notre environnement et de notre milieu de vie :

    • Création d’îlots de fraîcheur;
    • Régulation de la température;
    • Captation du co2;
    • Amélioration ou préservation de la qualité de l’air et de l’eau;
    • Amélioration de la qualité paysagère.

    L’impact sera également très important au niveau économique :

    • coût élevé pour l’abattage et le traitement des résidus de coupe;
    • frais élevés pour le traitement des arbres;
    • frais de gestion importants;
    • baisse de la valeur foncière des propriétés lors de la perte de leur couvert forestier (15 %).

    Il est à noter qu’à court terme, l’impact financier de ne pas traiter les arbres serait jusqu’à 10 fois plus élevé que celui de les traiter. En effet, en plus de préserver un certain nombre d’arbres, les traitements permettent d’étaler les coûts dans le temps.

    L’identification des frênes

    Les frênes sont très présents en milieu urbain et agricole ainsi qu’à proximité des cours d’eau. Il s’agit d’une essence facile à reconnaître grâce à ses feuilles composées opposées.

    En effet, une feuille composée est une feuille munie de plusieurs folioles, soit des petites feuilles. Il n’y a pas de bourgeon à la base de chacune de ces petites feuilles, c’est la raison pour laquelle on dit que ce sont des folioles et non des feuilles. Le bourgeon se retrouve uniquement à la base de la branche. Le nombre de folioles est toujours impair. Selon les essences, il y a entre 5 et 11 folioles par feuille.

    Ensuite, le terme feuille opposée fait référence à la distribution des feuilles (et non des folioles) sur le rameau. En effet, la feuille opposée arrive toujours vis-à-vis une autre feuille sur le même rameau. À l’inverse, les feuilles alternes sont distribuées en alternance de chaque côté de la branche.

    D’autres caractéristiques permettent de distinguer le frêne des autres essences. Par exemple, les folioles de la feuille sont lisses et ne présentent aucune dent, en plus d’être toutes de la même grosseur et en forme de plume (feuille pennée). Pour ce qui est de son écorce, sa couleur varie du gris au brun rougeâtre et présente des crêtes caractéristiques qui s’entrecroisent en formant des losanges réguliers. 

    Reconnaître les signes d’infestation

    Une des façons de lutter contre l’agrile du frêne est de reconnaître les signes d’infestation rapidement. Or, la détection précoce de l’infestation est malheureusement très difficile puisque les frênes légèrement atteints présentent généralement peu de symptômes. Lorsque ceux-ci apparaissent, il est habituellement trop tard pour intervenir efficacement.

    Principaux signes d’infestation de la maladie :

    • éclaircissement de la couronne de l’arbre;1
    • diminution de la densité du feuillage;
    • traces laissées par l’insecte adulte lorsqu’il se nourrit des feuilles;
    • prolifération de jeunes pousses sur le tronc ou les branches (branches adventives); 2
    • fentes verticales sur le tronc; 3
    • petits trous de sortie en forme de « D »;4
    • présence de galeries (en S) sous l’écorce remplies de sciure fine. 5

    Reconnaître les signes d’infestation

    La stratégie de lutte contre l’agrile du frêne 2014-2024 de la CMM

    Dans le but d’assurer une coordination métropolitaine, en complémentarité et dans le respect du champ de compétences des municipalités, la CMM a développé une Stratégie métropolitaine de lutte contre l’agrile du frêne. Celle-ci vise à assurer la coordination de la lutte contre cet insecte ravageur sur l’ensemble du territoire de la CMM.

    Deux objectifs spécifiques sont poursuivis :

    • mettre en œuvre une action d’envergure métropolitaine pour ralentir la progression de l’agrile du frêne et gérer les impacts de l’infestation;
    • améliorer la résilience de la forêt pour faire face à d’éventuelles autres épidémies et catastrophes.

    Cette stratégie repose sur le déploiement de quatre axes :

    • élaboration d’un plan de reboisement métropolitain;
    • mise en place d’un plan de communication;
    • adoption d’un cadre financier entre les municipalités et les gouvernements provincial et fédéral;
    • adoption par les municipalités de la CMM, d’un plan d’action local contre l’agrile du frêne. 

    Que faire en cas d’infestation?

    Vous croyez avoir détecté la présence de l’agrile du frêne sur un arbre de votre propriété ou de la ville? Contactez votre municipalité sans tarder!

    Pour en savoir plus :