Artiste : Germain Bergeron
- Réalisation : 1978
- Photographe : © Arsénio Corôa, 2012
- Médium : Métal recyclé
- Emplacement : L’Assomption, Quartier des arts
Texte d'interprétation
À la sortie du Théâtre Hector-Charland, un guide d’exposition en main, on aperçoit à gauche la sculpture d’un ange qui, au premier abord, semble d’une grande douceur. De longues jambes fines, une délicate poitrine, une courte robe rouge et une auréole, la féminité de cet ange de fer le rend d’une sensualité particulière. Toutefois, la Bible présente les anges comme étant des êtres asexués, ou du moins comme des « fils de Dieu puisqu’ils sont fils de la résurrection » [Luc, 20, 36]. Voilà un premier élément venant chambarder les interprétations possibles de cette œuvre. Le titre de cette sculpture, L’Ange du jugement dernier, référant au thème biblique du jugement [Matthieu, 25, 31-46], qui fut entre autres repris par Michel-Ange pour peindre le mur de l’autel de la chapelle Sixtine à Rome, vient à nouveau perturber la lecture de l’œuvre. En effet, cet épisode correspondrait au moment où Dieu, le jour du Jugement, aidé de ses anges, séparera les Hommes ayant mérité la vie éternelle de ceux méritant le châtiment éternel. Pourquoi, à première vue, tant de douceur pour représenter un ange devant accomplir une tâche aussi ingrate? Les interrogations persistent lorsqu’on prend conscience des pièces de ferraille utilisées pour composer la structure : la tête d’une broyeuse agricole en guise de robe, une hélice lui servant d’ailes et le différentiel d’un véhicule comme cou et tête du personnage. En utilisant cet attirail mécanique pour construire un ange aussi charmant, Bergeron arrive à représenter la violente scission découlant de cet épisode biblique : bonheur infini pour les uns, souffrance à jamais pour les autres. (Pierre-Charles Monahan, 2013)
Mécènes :
Construction Gestion Frédélie inc. et
Brûlerie du Roy à L’Assomption