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    L'autel dédié aux saints Martyrs canadiens

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    Informations

    Collège de l’Assomption 270, boulevard L’Ange-Gardien, L’Assomption.

    Texte d'interprétation

    La crypte du Collège de l’Assomption est à la fois une chapelle où l’on commémore les défunts et un cimetière souterrain où sont inhumés plusieurs anciens professeurs de l’institution. Aménagée en 1930, elle comprend quelques objets sacrés, dont cet imposant autel en marbre dédié aux saints Martyrs canadiens.

    En 1930, alors que l’on construit la nouvelle aile du Collège où logera la crypte actuelle, le pape Pie XI canonise à Rome les premiers martyrs canadiens. Il s’agit de huit missionnaires jésuites tués en Ontario au XVIIe siècle, lors des guerres entre les Hurons et les Iroquois. Le chanoine Élysée Hébert, ancien élève du 44e cours au Collège, assiste à l’événement et rapporte à l’institution des ossements de Charles Garnier, l’un des huit martyrs. Il est alors décidé que la crypte sera dédiée aux saints personnages.

    La sculpture surmontant le tabernacle de l’autel représente les saints martyrs, qui sont identifiés par une inscription dans le marbre. La partie inférieure de l’autel, appelée tombeau, abrite quant à elle un gisant, c’est-à-dire un mannequin de cire servant de reliquaire. Ce dernier représente Charles Garnier mourant, avec une blessure saignante à la tempe droite. Des ossements sont conservés dans une petite niche sur son poignet gauche. Le culte des reliques est une coutume chrétienne très ancienne. Selon cette croyance, les pouvoirs des saints se perpétuent dans les restes de leur corps et dans les objets qui ont été en contact avec eux, comme leurs vêtements.  (Agathe Chiasson-Leblanc et Cindy Morin, 2011)

    Biens inclus

    • Crypte du Collège de l’Assomption
    • Autel dédié aux saints Martyrs canadiens

    Propriétaires

    • Collège de l’Assomption
    • Aucun statut de protection à ce jour.
    • L’autel est en marbre et le gisant est en cire.
    • Objet de culte (table où l’on célèbre le sacrifice de la messe).

    Informations historiques

    • Le Collège de l’Assomption est fondé en 1832. Des travaux d’agrandissement ont lieu tout au long de son histoire.
    • La première crypte du collège est aménagée en 1880, à l’extrémité droite de l’aile construite en 1852. Il s’agit d’un caveau en terre situé sous un petit oratoire, lui-même situé sous la sacristie de la « vieille chapelle ».
    • À partir de 1900, les inhumations se succèdent, en moyenne une par année. Les prêtres qui se font enterrer dans la crypte lèguent leurs biens au Collège, et l’institution devient leur exécuteur testamentaire. Des 35 personnes inhumées dans la première crypte, seulement trois n’ont pas été élève ou éducateur au Collège.
    • En 1930, une nouvelle aile est construite afin de loger les professeurs du Collège. On décide par la même occasion d’y aménager une nouvelle crypte plus vaste, que l’on pourrait visiter et où l’on pourrait célébrer la messe. Les corps inhumés dans la première crypte sont déménagés dans la nouvelle.
    • Cette même année, le pape Pie XI (1857-1939) canonise à Rome les premiers martyrs canadiens. Il s’agit de huit missionnaires jésuites tués en Ontario au XVIIe siècle, lors des guerres entre les Hurons et les Iroquois : Jean de Brébeuf (1593-1649), Noël Chabanel (1613-1649), Antoine Daniel (1601-1648), Charles Garnier (1606-1649), René Goupil (1608-1642), Isaac Jogues (1607-1646), Jean de La Lande (1620-1646), Gabriel Lallemant (1610-1649).
    • Le chanoine Élysée Hébert (44e cours) assiste à la canonisation et rapporte des ossements de Charles Garnier. Il est décidé que la nouvelle crypte du Collège sera dédiée aux saints Martyrs canadiens. Un autel en marbre orné d’une sculpture des huit personnages y est installé. L’autel comprend aussi, dans la partie appelée tombeau, un gisant (reliquaire) de Charles Garnier en cire. Les ossements sont enchâssés dans le poignet gauche du gisant.
    • L’artiste qui a réalisé l’autel et ses sculptures est inconnu pour le moment. Il serait toutefois possible d’effectuer des recherches plus approfondies sur le sujet, notamment auprès de prêtres âgés résidant encore au collège et en consultant le fonds du collège au CRAL.
    • La crypte est aussi une véritable chapelle comprenant un chemin de croix, un chasublier, des statues et des bancs. À l’époque de sa construction, la messe y était célébrée tous les dimanches.
    • On célèbre encore aujourd’hui quelques messes dans la crypte à chaque année, notamment pour commémorer le décès des anciens du Collège.

    Références et crédits photos

    • BLAIN, Michel. Une histoire du Collège de l’Assomption, 1960-2008, Collège de l’Assomption, 2009, 261 p.
    • DIDIER, René. Les prêtres inhumés dans la crypte du Collège de l’Assomption, L’Association des anciens et des anciennes du Collège de l’Assomption, septembre 2005, 29 p.
    • FORGET, Anastase. Histoire du Collège de l’Assomption1833-1933, Imprimerie Populaire, 1932, 819 p.
    • OLIVIER, Réjean. Chroniques Assomptionnistes, 1979-1983, Joliette, édition privée, 1990, 421 p.