Texte d'interprétation
Au XIXe siècle, le village de L’Assomption est prospère et devient le chef-lieu de la région. Plusieurs familles y emménagent et des commerçants, des artisans et des notables s’y installent. L’église de L’Assomption-de-la-Sainte-Vierge est érigée en 1819-1820 par le maître maçon Jean-Baptiste Boutonne, dit Larochelle, et le maître tailleur de pierres André Auclair. Elle remplace une église en pierre qui avait été érigée en 1752 et elle comporte alors deux tours-clochers.
En 1863-1864, on décide d’agrandir le lieu de culte. On songe alors à la création prochaine d’un nouveau diocèse et le clergé tente de donner des allures de cathédrale à son église afin d’obtenir le futur siège épiscopal. Les plans de ces travaux majeurs sont exécutés par Victor Bourgeau. Architecte du diocèse de Montréal à partir de 1851, ce dernier réalise près de 200 bâtiments et marque l’histoire de l’architecture religieuse au Québec. Pour l’église de L’Assomption, il conçoit une nouvelle façade de style néobaroque ainsi que le décor intérieur. La nef est élargie de chaque côté et les nouveaux vaisseaux sont marqués par une colonnade. La monumentalité est assurée par deux imposantes tours latérales surmontées de clochers qui encadrent une composition rythmée par des frontons triangulaires et cintrés, par des pilastres et par des volutes.
Le presbytère et le couvent de la Congrégation Notre-Dame complètent l’ensemble institutionnel homogène. En pierre grise et installés sur un promontoire naturel, les bâtiments font face à la rivière et forment le cœur de la ville qui n’a toutefois pas été élue pour le siège du nouveau diocèse. Par ses deux clochers massifs, l’église demeure un point de repère dans le paysage. (Agathe Chiasson-Leblanc et Cindy Morin, 2011)
Biens inclus
- Église de L’Assomption-de-la-Saint-Vierge
- Presbytère de L’Assomption-de-la-Saint-Vierge
- Ancien couvent de la Congrégation Notre-Dame
- Statue du Sacré-Coeur
Propriétaires
Fabrique de la paroisse de L’Assomption
- L’église est citée depuis 1996.
- Le presbytère est cité depuis 2008.
- Le couvent a été cité et décité en 2007.
- Ils sont inventoriés dans l’Inventaire des lieux de culte du Québec et dans le Macro-Inventaire.
- Tous les bâtiments sont en pierre grise. Le toit de l’église est recouvert de cuivre.
- Lieu de culte catholique.
Informations historiques
- En 1717, des terres sont concédées sur le bord de la rivière L’Assomption. Pierre Le Sueur, prêtre de Saint-Sulpice, entreprend la construction d’une chapelle sur la presqu’île. Elle est terminée en 1723 et devient le centre de la paroisse Saint-Pierre-du-Portage. C’est la deuxième paroisse de la seigneurie de Saint-Sulpice.
- En 1752, on élève la deuxième église. Elle est en pierre et est située sur le coteau surplombant la rivière, à l’emplacement actuel.
- À partir de 1780, le village de L’Assomption devient le chef-lieu de la région située entre Montréal et Trois-Rivières. De nombreux commerçants, artisans et notables s’y installent. La rue Saint-Étienne est l’artère principale.
- En 1819-1820, un nouveau temple est érigé pour répondre au besoin de la population croissante. Le maître maçon Jean-Baptiste Boutonne, dit Larochelle, et le maître tailleur de pierres André Auclair réalisent la construction. La sacristie est construite à la même époque. En 1824, l’église est dotée de deux tours-clochers. Certains éléments du décor intérieur dont une chaire finement ouvragée, des retables ainsi qu'un bassin de forme octogonale sont réalisés en 1834 par Urbain Brien, dit Desrochers (1781-1860), et son fils Pierre-Urbain Brien, dit Desrochers (né après 1809).
- En 1838, la paroisse prend officiellement le nom de L'Assomption-de-la-Sainte-Vierge.
- Le village est incorporé en 1846.
- En 1857, les tours-clochers de l'église sont démolies.
- En 1863-1864, d’importants travaux ont lieu. On espère alors obtenir le siège épiscopal et l’on tente de donner une allure de cathédrale à l’église. Victor Bourgeau (1809-1888) réalise les plans de l’agrandissement et les entrepreneurs François Archambault, père et fils effectuent les travaux. On construit une nouvelle façade et on élargit la nef « par la construction de nouveaux longs-pans allant des tours-clochers jusqu'aux extrémités des transepts. Les anciens murs latéraux sont démolis et remplacés par des piliers à l'intérieur. Le choeur et la sacristie sont toutefois conservés et intégrés à la construction. » (énoncé du RCPQ).
- Le décor intérieur est aussi l’œuvre de Bourgeau et de son cousin Victor Bourgeault en 1865-1867. Il comporte une voûte à caissons, une nef divisée en trois vaisseaux par une colonnade et un jubé constitué d'une balustrade massive. Certains éléments du décor précédent ont été conservés dont la chaire, les retables des autels et le bassin octogonal réalisés par les Brien, dit Desrochers.
- Le siège du nouveau diocèse est établi en 1904, à Joliette.
- En 1959, des travaux de restauration ont lieu ainsi que la création d’une salle paroissiale.
- Plus récemment, le décor intérieur est restauré en 1998-1999. En 2002-2003, les portes et la façade subissent aussi des travaux.
- Le presbytère actuel est le quatrième de la paroisse et le troisième sur le même site. Il date de 1897 et a été conçu selon les plans de l'architecte Alcide Chaussé (1868-1944) dans le style Second Empire.
Références et crédits photos
Répertoire du patrimoine culturel du Québec, « Église de L’Assomption-de-la-Sainte-Vierge »
http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/RPCQ/detailBien.do?methode=consulter&bienId=92804.
ROY, Christian. Histoire de L’Assomption. L’Assomption, Comité des fêtes du 250e, 1967, 540 p.
ST-JEAN, Claude. Une foi au pays des méandres : paroisse Assomption-de-la-Sainte-Vierge : 1724-1999, Fabrique de L’Assomption-de-la-Sainte-Vierge, 1999, 55 p.