Artiste : Germain Bergeron
- Réalisation : 1982
- Photographe : © Arsénio Corôa, 2012
- Médium : Métal recyclé
- Emplacement : L’Assomption, Quartier des arts
Texte d'interprétation
En poursuivant sa marche sur le boulevard, à mi-chemin entre les rues Sainte-Anne et Saint-Joseph, on retrouve l’œuvre intitulée Ma main. Cette sculpture monochrome de couleur verte est constituée de trois éléments distincts facilement identifiables, à commencer par une roue en acier servant de base à l’ensemble. Ce qui paraît être un essieu est soudé sur cette roue en guise de piédestal à la pièce de résistance de l’œuvre : l’extrémité dentelée d’une pelle d’excavation mécanique. Cette pièce, rappelant la forme d’une main par les cinq dents qui la composent, est plus large que haute et semble usée dans ses articulations qui semblent figées. Une inflexibilité et une dureté se dégagent de cette pelle dentelée, alors que Bergeron a produit tant d’oeuvres où la ferraille, malgré sa fermeté, a un aspect si malléable. Des cinq sens, celui qui peut nous sembler le plus réel, le plus tangible, est certainement le toucher. C’est avant tout avec les mains que l’on touche, que l’on salue les gens et caresse les visages... Dans le monde réel, on peut difficilement imaginer quiconque souhaiter tenir dans les siennes cette main glaciale et tranchante. Toutefois, cette pièce aux allures de trésor archéologique réchauffe les esprits par son incohérence. (Pierre-Charles Monahan, 2013)